" Monument ",
Tableau réalisé en 1981 par le peintre Jean MOREAUX.
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À la date du 31 Décembre 2014
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Le dandy se dirigea vers le berger et le héla en ces termes:
- C'est-y ben chose possibe ça ? J's'rais ben curieux vouair c'qué tu s'rais capabe d'em'dire à c'propos ! s’exclama le vieux avec son accent du terroir plus vrai que nature.
La réponse ne se fait pas attendre :
Se mettant alors à s’exprimer avec clarté, le plus simplement du monde, comme vous et moi, le vieux berger donna son explication :
- Rien de plus facile. Écoutez-moi bien jeune homme :
Premièrement, vous débarquez ici alors que personne ne vous a rien demandé. C'est bien ça ... N'est-ce pas vrai ?
Ensuite, vous désirez être payé pour avoir répondu à une question dont, en tant que gardien, je connaissais bien évidemment la réponse
Et pour couronner le tout, manifestement, vous ne connaissez absolument " rin de rin " à mon métier, " j'el'vois ben ” comme on dit par ici...
Il n'est pas bon d'être trop libre.
Blaise PASCAL
(Pensées).
C'était Le YUCCA :
Vie et Mort en terre gâtinaise du Loiret
d'une fleur originaire de l'Amérique tropicale.
Il était une fois une vieille dame qui vivait dans une belle propriété de la Côte d’Azur, seule avec son caniche lequel était perclus de rhumatismes.
Comme elle était très riche et que son oisiveté journalière la démoralisait, elle consulta un psychiatre des plus réputés. Après de nombreuses et longues séances de divan, ce dernier se libéra avec élégance de la présence quasi permanente de la vieille en son cabinet en émettant un habile diagnostic. Sur un ton sans appel il lui expliqua que “la nécessité indéniable et salutaire à la pérennité des facultés cérébrales de madame était de se bouger rapidement le cul” en modifiant au plus vite la qualité et de son atmosphère de vie.
Comme cette vieille dame avait beaucoup d’argent dont elle ne savait que faire, elle décida, sur ce conseil péremptoire, de s’offrir, elle et son pépère de caniche, un luxueux et long séjour de repos au Kenya.
Elle prend donc l’avion pour Nairobi avec son chien et quelques jours plus tard les voici confortablement installés tous les deux dans un magnifique lodge de la célèbre Réserve Nationale d’Amboseli.
Les jours passent et le vieux caniche, tout ragaillardi par le soleil d’Afrique et l’air frais arrivant du Kilimandjaro, décide un beau matin d’aller faire une partie de chasse aux papillons. Et il court, et il saute, et il gambade de droite et de gauche, comme savent le faire tous le caniches, tant et si bien qu’au bout d’un certain temps le voilà complètement perdu dans la savane. Errant au hasard dans la brousse en tentant de retrouver son chemin, il aperçoit un jeune et beau léopard qui manifestement se dirige vers lui, avec une souplesse toute féline, dans l’intention évidente de faire un bon repas.
Dans sa petite tête le vieux caniche réfléchit rapidement.
" Ohoh ! Là, je suis vraiment dans la m....…! " se dit-il tout en remarquant à proximité sur le sol avoisinant les ossements d’une carcasse animale relativement fraîche. Aussitôt il se saisit d’un bel os et il met en devoir de le ronger en tournant le dos, non sans bravoure, au léopard qui approche furtivement à pas feutrés.
Sentant que celui-ci est sur le point de lui bondir sur le râble, le brave caniche s'exclame haut et fort :
- Ouah ... ce gros léopard était super excellent ! Je me demande s'il y en a d’autres dans le coin ?
Entendant ces mots, très surpris, le jeune léopard interrompt son attaque. Effaré de voir un tel comportement chez une proie qu'il jugeait facile et inoffensive, il regarde le caniche avec stupéfaction, puis mine de rien fait discrètement demi-tour et s’échappe en se coulant dans les hautes herbes.
" Ouf " ! soupire-t-il. “C'était tout juste ! Ce vieux caniche a bien failli m’avoir " !
Non loin de là, caché dans les branches d’un arbre, un jeune singe avait observé toute la scène avec une grande attention. Très malin, comme tous les individus de sa race, il se dit qu’il serait fort intéressant de tirer profit de ce qu’il avait vu. Ayant plus d’une ficelle dans son sac, il espère qu’en négociant finement avec le léopard il en fera son allié et ainsi obtiendra sa protection. Vous comprenez aisément combien il est appréciable, pour un jeune singe de se sentir le copain d'un prédateur aussi redoutable qu'est, aux yeux de tous les animaux de l'Afrique, ce "petit prince de la jungle". Alors, n'écoutant que son instinct, il saute à terre et à toute vitesse, hurlant et bondissant, il se lance à la poursuite du fauve.
Le vieux caniche, le voyant ainsi courir bizarrement après le léopard, réalise que quelque chose de mauvais augure va se tramer contre lui.
Le singe rattrape le léopard et il lui expose son plan : il dévoile le pot aux roses, moyennant quoi le fauve lui assure protection. Marché conclu ! Le léopard, furieux d’avoir été abusé par la ruse du vieux chien, passe immédiatement à l’action :
- Arrive ici, le singe... et monte sur mon dos. Tu vas voir un peu ce qui va arriver à ce petit malin !
Un instant plus tard, notre vieux caniche a de quoi s’inquiéter car il voit accourir en sa direction le léopard avec le singe sur son dos.
- Que vais-je faire maintenant ? pense-t-il !
Mais, bien loin de s’enfuir, le chien s’assied et tourne ostensiblement le dos aux deux alliés. Lorsque les futurs agresseurs arrivent à sa portée de voix et faisant une fois de plus abstraction de leur présence, notre brave toutou, le verbe haut, feint d’exprimer son agacement:
- Mais où est donc passé ce foutu singe? Ça fait bientôt près d’une heure que je l’ai envoyé me chercher un second léopard bien tendre !